Actu : Uma Thurman sort de son silence

Uma Thurman sort de son silence

Dans un long récit du «New York Times», la comédienne Uma Thurman raconte sa colère. Elle revient notamment sur l’affaire Harvey Weinstein.

Uma Thurman, star des films de Quentin Tarantino «Pulp Fiction» et «Kill Bill», l’avait annoncé après les premières révélations sur l’affaire Harvey Weinstein : elle est «en colère». Elle avait aussi fait savoir qu’elle ne s’exprimerait pas avant d’être prête. Dans un long récit de la journaliste du «New York Times» Maureen Dowd intitulé «Voilà pourquoi Uma Thurman est en colère», la comédienne se livre. «L’émotion complexe que je ressens à propos d’Harvey est due au fait que je me sens très mal pour toutes les femmes qui ont été agressées après que je l’ai été», confie-t-elle. «Je suis l’une des raisons qui a fait qu’une jeune fille pouvait entrer dans sa chambre seule, comme je l’avais fait. Quentin [Tarantino] a fait de Harvey le producteur exécutif de “Kill Bill”, un film symbole de la lutte des femmes. Elles se sont jetées dans la gueule du loup parce qu’elles étaient persuadées que quiconque atteint une telle position ne vous ferait jamais rien d’illégal, alors que c’est pourtant le cas.»

L’actrice raconte ensuite que le producteur s’est dénudé devant elle, dans son hôtel parisien, après le succès de «Pulp Fiction». Uma Thurman affirme ne pas s’être sentie menacée : «J’ai cru qu’il était super bizarre», dit-elle à propos d’Harvey Weinstein. Quelques temps plus tard, à Londres, un épisode plus violent s’est déroulé. «Ça a été comme un coup de batte à la tête. Il m’a poussée. Il a essayé de se mettre sur moi. Il a essayé de s’exhiber. Il a fait toutes sortes de choses déplaisantes. Mais il n’y a pas mis toutes ses forces pour me contraindre. Tu es comme un animal qui gigote, comme un lézard. Je faisais tout ce que je pouvais pour reprendre le contrôle.» Le lendemain, elle raconte avoir reçu un «bouquet de roses vulgaire», avec un message : «Tu as de très bons instincts». Dans le «New York Times», elle assure avoir tenté de s’expliquer avec Harvey Weinstein. Elle indique avoir averti Weinstein : «Si tu fais ce que tu m’as fait à d’autres personnes, tu perdras ta carrière, ta réputation et ta famille, je te le promets.» Une amie de la comédienne, qui l’avait accompagnée au rendez-vous et l’a retrouvée après l’échange avec le producteur, raconte au «Times» qu’Uma Thurman en est ressortie bouleversée et qu’elle a sur le moment confié que Harvey Weinstein avait menacé de couler sa carrière d’actrice. Contacté par Maureen Dowd, le producteur a fait savoir qu’il était possible qu’Uma Thurman ait effectivement tenu les propos dont elle se souvient, mais nie avoir menacé sa carrière. Dans un communiqué, il précise «admettre avoir tenté de coucher avec mademoiselle Thurman en Angleterre après avoir mal interprété ses signaux à Paris. Il s’est immédiatement excusé».

Un accident de voiture a ajouté à sa colère

Uma Thurman raconte ensuite avoir prévenu à plusieurs reprises Quentin Tarantino de l’épisode. C’est finalement en 2001, au Festival de Cannes, que le cinéaste a réagi. Il en a parlé à Harvey Weinstein, qui a fini par s’excuser, ce qu’il reconnaît aujourd’hui.

La star raconte également un épisode terrible sur le tournage de «Kill Bill», pour lequel elle confie en avoir terriblement voulu à Quentin Tarantino. Le réalisateur l’avait forcée à prendre le volant d’une voiture pour une scène, alors que la comédienne ne se sentait pas capable de conduire le vieux cabriolet à 65 km/h sur une route sablonneuse bordée de palmiers. Uma Thurman a perdu le contrôle et la voiture a percuté un arbre de plein fouet. Elle dit aujourd’hui toujours souffrir de la nuque et des genoux. Mais c’est surtout l’attitude de Tarantino et Weinstein après l’accident qui l’a blessée : comme elle avait refusé de signer une décharge de responsabilité au profit de Miramax (la société de Weinstein), le cinéaste ne voulait pas lui montrer les images de l’accident. Il lui a fallu une quinzaine d’années avant que Tarantino ne lui cède les images, impressionnantes, que le «Times» diffuse.

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