Actu : Charlotte Le Bon peut croire en son dessin

Charlotte Le Bon peut croire en son dessin

Charlotte Le Bon, l’ancienne miss météo devenue actrice, expose aujourd’hui ses dessins

Sac à dos, chignon en forme de donut et les yeux d’une héroïne de manga… A 31 ans, Charlotte a quelque chose d’une ado. On s’attend à une mitraillette de vannes. Mais rien. L’actrice détonne par son sérieux. Elle ne parle plus que de dessin.

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Gamine, elle se rêvait médaillée d’or aux Jeux olympiques, catégorie plongeon. A 16 ans, on la retrouve sous les flashs, dans les studios. Il n’y a que son joli minois, ses mains parfaites qui intéressent. Elle pose pour des alliances, des shampooings, du café, du parfum… Et s’ennuie. Alors elle passe le temps en noircissant son carnet de croquis. Canal + va lui donner une voix. En 2010, « Le grand journal » de Michel Denisot la recrute comme Miss Météo. Elle peut enfin laisser parler son imagination : sushi géant ou joggings ringards… elle incarne l’esprit Canal, talentueux et irrévérencieux.

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« C’était 100 % moi… parfois bien, parfois nul, mais toujours très angoissant. » Elle gagne sa place dans « Astérix et Obélix : au service de sa Majesté ». Pas question de se laisser enfermer dans un rôle. La malédiction de Miss Météo ne l’abattra pas. « On m’a collé l’étiquette de fille joyeuse », se plaint-elle. Aussitôt, elle change de cap et s’essaie au drame avec « La marche », de Nabil Ben Yadir, « Yves Saint Laurent », de Jalil Lespert. Elle est même remarquée par Spielberg.« C’est la fille ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires », s’étonne Raphaël Cioffi, son ami et auteur chez Canal. Elle est inclassable.

Une oeuvre de Charlotte sur son compte Instagram  

Le secret de Charlotte, c’est qu’elle se lasse vite : « J’en ai marre de jouer les copines amoureuses. Lors de mon dernier casting, je n’ai pas réussi à me mettre dedans. » Il lui faut tout le temps du contre-emploi par exemple dans « Iris », le thriller de Jalil Lespert. Qu’elle soit insaisissable. « Au Canada, on me dit que je parle comme une Parisienne. C’est un peu comme si je les avais trahis. » Elle-même se perdrait-elle de vue ? Pour se retrouver, elle replonge dans le dessin, encouragée par l’artiste JR, et prépare une première exposition : « One Bedroom Hotel on the Moon » (« Une chambre d’hôtel sur la Lune »), à la galerie Cinéma, à Paris. « C’était mon dépucelage », explique-t-elle avec ce plaisir particulier qu’elle éprouve à utiliser des mots crus. Michel Denisot, Ali Baddou, dont elle a partagé la vie pendant six ans, tous deux s’offrent un Le Bon. Un célèbre producteur américain lui en achète cinq dont « Repetition Looks Nice When You do Shit » (« La répétition est bien même quand tu fais de la daube »).

Des écouteurs sur les oreilles, Charlotte dessine, appliquée. Ce qui lui a valu cette remarque de David Lynch : « Tu ne devrais pas écouter de la musique quand tu dessines, ça divise ton esprit. » Trop tard. « On a tous en nous une part de schizophrénie, plaide-t-elle. Il faut écouter cette petite voix qui vient de notre cerveau et qu’on ne contrôle pas nécessairement… Dans mes premiers dessins, inconsciemment, je voulais plaire. Aujourd’hui, mon travail est beaucoup plus intime et complexe. » Dans sa dernière exposition, « Pickle Melancholia » (« La mélancolie du cornichon »), Charlotte croque l’époque à coups de crayon oniriques et inquiets. « Dessine tes rêves, ma fille, ne t’arrête jamais », lui répétait son père. Son inspiration n’est pas près de se tarir.

Charlotte Le Bon à la Galerie Item Paris 28.09 – 14.10 www.lebonlebon.com

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