Actu : A Versailles, Louis XV passe d’un lit à l’autre

A Versailles, Louis XV passe d’un lit à l’autre

A partir de 1739, chaque soir à Versailles, c’est le même rituel. Louis XV se couche dans le lit du Roi-Soleil, avant de rejoindre le sien.

Pas question d’aller se glisser dans son lit en douce, le soir venu, lorsqu’on se nomme Louis XV et que l’on habite dans le château de Versailles. Impossible également d’ouvrir l’œil le matin en toute discrétion. Le roi de France doit, comme le faisait son arrière-grand-père Louis XIV, se soumettre aux cérémonies du coucher et du lever en présence d’une foule de courtisans. Et celles-ci doivent se dérouler dans la chambre au fastueux décor de brocart d’or et d’argent sur fond cramoisi que le Roi-Soleil fit aménager en 1701.

Louis XV grelottait dans la chambre de Louis XIV

Louis XV se plie à ces usages lorsque la Cour se réinstalle à Versailles en 1722. Il a alors 12 ans. Mais, cette chambre royale, aussi belle soit-elle, est inchauffable. Le jeune roi y grelotte. «Si Louis XIV restait indifférent au froid, son successeur n’avait pas la même résistance», raconte Jean-François Solnon dans son nouveau livre «Versailles. Vérités et légendes»*. «Aussi dans l’hiver 1738, malade, décida-t-il l’installation d’une chambre nouvelle plus confortable où il ne risquait pas de s’enrhumer. L’ancienne pièce de billard, dont les deux croisées s’ouvraient sur le midi, fut choisie. Au printemps de l’année suivante, Louis XV y couchait».

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Cette nouvelle chambre est réservée au sommeil. «Le théâtre des obligations royales demeurait la grande chambre de parade», signale l’historien. Et d’expliquer: «Chaque matin, le souverain quittait en robe de chambre la pièce où il avait dormi, traversant le cabinet du Conseil, pour se prêter dans la chambre de Louis XIV à un simulacre de “lever”. Le soir, après son coucher en public, il se relevait, passait par son cabinet et se couchait dans sa véritable chambre. Il y trouvait une relative intimité et un confort ignoré de la chambre parée».

* Jean-François Solnon «Versailles. Vérités et légendes», éditions Perrin, septembre 2017, 272 pages. En vente en librairie au prix de 13 euros.

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